Église paroissiale Saint-Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Talais

Le compte des décimes pour l'archiprêtré de Lesparre en 1364 mentionne un chapelain à Talais. L'ancienne église est visible sur les cartes historiques du 18e siècle. Sur un plan parcellaire, l'édifice de plan rectangulaire et couvert d'un toit à deux pans est situé au sud-est d'un îlot entre deux chemins de communication et entouré du cimetière : il avoisine au nord-ouest un "jardin et grenier" appartenant au seigneur de Lesparre. Selon le registre des baptêmes, mariages et sépultures, la cloche est bénite le 22 septembre 1784 puis placée au clocher le 3 octobre 1787.

Sur le plan cadastral de 1833, l'église semble orientée et présente un plan rectangulaire avec décrochements et contreforts (?). Le cimetière entoure encore l'édifice, il est transféré hors du bourg en 1838.

L'église, érigée en succursale en 1840, est en mauvais état : elle est démolie puis reconstruite. Selon un rapport, le nouvel édifice, dont les plans et devis sont dressés par M. Tamplié, entrepreneur à Queyrac et approuvés par le conseil municipal en 1843, est composé d’un plan en croix latine et d’un clocher "établi au-dessus du fronton d’entrée" : il mesure 25m de longueur, 8m30 de largeur et les "bras dépassent le corps, à droite et à gauche, de 3m80". Deux sacristies viennent compléter l’ensemble en 1846, bâties sur les plans de Louis Dupuy, entrepreneur et maçon au Verdon. La toiture de l’église en mauvais état est réparée en 1850.

Devenue trop exiguë pour l'ensemble de la commune qui voit sa population s´accroître, l'église doit être agrandie en 1858. Mais en raison d’un manque d’espace, le projet avorte.

En 1868, l’état des finances de la commune de Talais est assez satisfaisant pour envisager une reconstruction entière de l’église, en mauvais état et toujours trop petite. Les plans dressés par Édouard Bonnore sont adoptés le 22 octobre par le conseil municipal. Les travaux sont réalisés par l’entrepreneur Pierre Berthon. Le terrain au nord-ouest de l'îlot est cédé, ce qui permet de décaler l’emplacement du nouvel édifice, offrant ainsi plus d’espace, et de proposer une façade au sud-est et un chevet au nord-ouest. Le devis est approuvé le 29 avril 1874. Selon le cahier des charges, la pierre de taille provient des carrières de Bourg et de La Roque de Thau et le moellon de la démolition de l´église de Blaye (?) et de l'ancienne église de Talais. Le procès verbal de réception des travaux a lieu le 20 janvier 1879.

Une nouvelle cloche est acquise en 1891, fondue par Émile Vauthier. Une horloge (fabriquée par la société Louis-Delphin Odobey Cadet) est achetée en 1896 et placée au clocher en 1897.

En 1902, la réparation urgente du clocher est effectuée par M. Godet, architecte à Lesparre.

Le clocher est une nouvelle fois réparé en 1927 par Jean-Gaston Adoue, architecte de l’École des Beaux Arts de Paris ; les travaux sont réalisés par l´entrepreneur Louis Breysacher. Le procès verbal de réception des travaux a lieu le 20 août 1928.

En 1952, les vitraux, détruits "par faits de guerre", sont remplacés ; quelques croquis conservés du peintre-verrier Gustave Dagrant (documentation Inventaire) indique qu'une commande lui avaient été passée pour la réalisation de vitraux (non signés, non datés).

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1874, daté par source

Auteurs Auteur : Adoue Jean Gaston, architecte (attribution par source)
Auteur : Berthon Pierre, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Godet Pierre

Architecte à Lesparre signalé dans les annuaires professionnels depuis 1878 jusqu'au début du 20e siècle ; Godet père et fils uniquement mentionnés en 1896.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Vauthier Émile

Étienne Émile Vauthier, fondeur de cloches, né à Saint-Émilion le 6 janvier 1849 et mort après 1907 ; fils d'Antoine dit Antonin Vauthier (1818-1881) et de Jeanne Villemeur. D'abord associé de son père (1878-1881), puis son successeur (juin 1881), installé dans l'ancien couvent des dominicains. Marié en premières noces, à Saint-Émilion le 28 mai 1872, avec Marie Petit (Saint-Émilion, 12 juillet 1851 - Saint-Émilion, 16 février 1873), chapelière, fille de Pierre Petit et de Pétronille Goudichaud (sans postérité), puis en secondes noces, à Talence le 7 août 1878, avec Marie Lachère (Bordeaux, 9 septembre 1857 - ?), fille de Jacques Lachère et de Pétronille Rougé, dont il eut trois enfants : Marguerite, épouse Pradier, André dit Armand et Marie-Thérèse, Mme Noël Régnier. Élève de son père (1864), puis son associé (1878-1881) et son successeur (1881), Émile Vauthier fournit de nombreuses cloches à la Gironde et aux départements voisins (Dordogne, Charentes, Landes, Lot-et-Garonne), mais sa production s'étendit aussi à la France entière et à ses colonies ainsi qu'à l'Amérique. Il obtint une médaille d'argent à l'exposition de Bordeaux en 1882 et un grand diplôme d'honneur à celle de la même ville en 1895. Source : A.-E. Prot, "Les Vauthier potiers d'étain à Libourne, puis fondeurs de cloches à Saint-Émilion", Revue historique et archéologique du Libournais, tome XXXVII, n° 131, 1er trimestre 1969, p. 13-23.

, fondeur (attribution par source)
Auteur : Bonnore Jean-Édouard

FERET Edouard, Statistique générale de la Gironde, Personnalités et notables girondins. De l’Antiquité à la fin du XIXe siècle, Bordeaux, 1889, p. 82 :

BONNORE (Jean-Edouard)

Architecte, né à Lesparre (Gir.) le 19 octobre 1820. Élève de Jules Bouchet à Paris, sous le patronage de Visconti, archit. Fixé à Lesparre en 1852, architecte de l’arrondissement et de la ville de Lesparre, du lazaret de Trompeloup ; a été membre correspondant de la commission des monuments historiques de la Gironde. A fait édifier ou restaurer dans les arrondissements de Lesparre, de Blaye et de Libourne 24 églises dont 18 neuves ; ce sont celles de Lesparre, Carcans, Vendays, St-Vivien (les nefs, l’abside et le clocher, monument historique de 1re classe, vient d’être reconstruite, sous la direction de M. Bonnore, aux frais de l’Etat) ; Verdon, Talais, Grayan, Naujac, Ordonnac, Potensac, St-Girons, Pugnac, Saugon, Donnezac, St-Androny, St-Caprais, Néac, St-Christoly-de-Médoc (façade principale, monument historique). Nous pourrions énumérer plus de vingt mairies, écoles ou presbytères et un grand nombre de maisons bourgeoises ou châteaux parmi lesquels nous citerons : le château de Sipian, à Valeyrac (V. son dessin, tome II, p. 511) ; château du Port, à M. Eycart de Morin, à St-Vivien ; château de P. Bert, à Talais ; château Troussas, à M. Ph. Brannens, à Valeyrac. Citons encore le portail du cimetière de St-Estèphe et les plans d’un nouveau lazaret projeté à Padarnac, etc. Auteur de : Quatre vues pittoresques de la vieille église de Soulac, avec notice descriptive et hist., Bx, s. d., in-f°, 2 pp. de texte et 4 lith.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Breysacher Louis, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Dupuy Louis, entrepreneur (attribution par source)

L´église, de plan allongé et non orienté, est située sur une plateforme, au croisement de deux voies.

La façade principale, disposée au sud-est, est à pignon découvert et bâtie en petits moellons équarris et pierre de taille. Encadrée de contreforts, elle est percée d'une porte à plate-bande avec coussinets inscrite surmontée d'un tympan et d'un arc plein-cintre reposant sur colonnettes à chapiteaux, composé d'une voussure à deux rouleaux et frise sculptée de dents de scie. Au-dessus, une corniche à modillons sépare ce premier niveau du niveau supérieur ouvert d´une baie cintrée et sommé d´un fronton triangulaire à base interrompue avec modillons. L´ensemble, formant un léger ressaut, est surmonté du clocher bâti en pierre de taille et haut de 32 mètres. Ce dernier est doté sur chaque face de baies jumelles, d'une horloge, de pinacles et sommé d'une flèche polygonale à égout retroussé de plan carré.

Les élévations latérales, soutenues par des contreforts, ainsi que le chevet (flanqué de la sacristie), sont bâtis également en petits moellons équarris et ornés d´une corniche à modillons et de consoles. L´intérieur de l´édifice est composé d´un porche sous le clocher, d´une nef à quatre travées, de deux bas-côtés et du chœur. Le porche présente à l´est les fonts baptismaux fermés d´une grille en ferronnerie et à l´ouest les escaliers en vis en pierre menant à la tribune, au-dessus de laquelle s'élève le clocher. La nef est voûtée en berceau avec arcs doubleaux ; des arcades cintrées, reposant sur des piliers cannelés de base carrée, la séparent des bas-côtés voutés également en berceau avec arcs doubleaux. Les bas-côtés sont dotés d'autels secondaires avec grille de clôture : l´un, à l´ouest, est dédié à la Vierge, l´autre, à l´est, est dédié à saint Martin. Ces autels sont accompagnés d´un décor peint (fleur de lys, motifs végétaux et floraux), d´un encensoir suspendu par trois longues chaînes, d´une statue de la Vierge et d´une toile peinte représentant saint Martin. Dans la nef se trouvent également un Christ en Croix (seconde travée), une chaire et une plaque commémorative de la guerre 1914-1918 (troisième travée) et un ex-voto de bateau suspendu au centre. Le chœur, flanqué de la sacristie, est formé d'une travée et d'une abside en cul-de-four éclairé par trois verrières. Le décor peint est composé de motifs végétaux (fleurs de lys) et d'une une Vierge à l´Enfant avec la colombe du Saint-Esprit.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. cul-de-four voûte en berceau plein-cintre
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

  3. Partie de toit : croupe ronde

  4. Partie de toit : pignon découvert

  5. Forme de la couverture : appentis

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. ferronnerie
  2. sculpture
  3. vitrail
  4. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : dent de scie


Précision sur la représentation :

La voussure du portail est ornée de dents de scie et sommée d'une corniche à modillons. La voussure du vitrail est ornée de besants. Le fronton triangulaire est également décoré de besants, de dents de scie et les consoles sont sculptées de motifs floraux.

La grille fermant les fonts baptismaux est ornée de pommes de pin.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Talais , route du Bourg

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1833 C1 206, 2012 C2 435

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